05 mars 2021

aujourd’hui j’ai appris :
on peut faire du bateau … en train !
Pour rejoindre Catane, en Sicile, depuis la botte italienne, on se demandait comment le train faisait… Eh bien, il prend le bateau ! Arrivé à San Gionvanni, à la pointe de la botte, les wagons sont chargés dans la soute d’un bac spécialement équipé de rails (la moitié des wagons à tribord, l’autre moitié à babord).

Après 1/4h de traversée nautique, le train est reconstitué en gare de Messine. Seules les locomotives ne font pas le trajet…
02 mars 2021 (J-1 !!! 🙂 )

aujourd’hui j’ai appris :
cuisiner à bord, tout un art…surtout quand le bateau navigue !! Pour ce faire, la cuisinière-four est « suspendue », c’est à dire qu’elle est montée sur un pivot et qu’elle s’adapte au mieux pour conserver une forme d’horizontalité même si le bateau bouge ou gîte (gîte = roulis constant, voir plus bas)… Il y a aussi des « barrières » amovibles pour éviter que la bouilloire ne ripe… On conseille par ailleurs de cuisiner en ciré, au cas où !
A propos, on parle de tangage pour un mouvement de l’avant à l’arrière ; de roulis pour un mouvement d’un côté à l’autre, et de le lacet lorsque le bateau tourne autour de son mât.

01 mars 2021 (J-2)

aujourd’hui j’ai appris :
le moyen premier pour se repérer en mer, c’est de connaitre son cap : 90° c’est cap à l’est ; 180° c’est cap au sud…
Mais, mais, car il y a non pas UN mais DEUX « mais » !
– l’appareil qu’on utilise, le compas, est imparfait et entre le nord indiqué et le nord magnétique, il y a un écart d’angle appelé déviation (d) (qui en plus varie selon le cap mesuré…)
– et comme ce serait trop simple, entre le nord magnétique et le nord « vrai », il y a aussi un écart, la déclinaison (D) (qui en plus varie en fonction de la position sur le globe et dans le temps, car le pôle Nord a la bougeotte). En 2021, en Italie, la déclinaison vaut environ 3°44 minutes. Elle augmente de + 6,4 minutes/an.
Donc, entre la mesure et le nord vrai, il y a une double erreur D+d, on appelle la somme W=D=d la variation. Selon les cas, on peut avoir une dizaine de degrés d’écart entre le cap mesuré et le cap vrai…mais à l’heure du GPS, tout ça n’a plus aucune importance !
27 février 2021 (J-4)

aujourd’hui j’ai appris :
en mer, on utilise le winch très régulièrement. Surtout sur un gros voilier comme Zérø sur lequel les efforts sont tels qu’un réglage à la main est illusoire… Le winch permet donc de démultiplier un effort pour tendre ou hisser une voile, ou plus généralement un cordage. Pour l’utiliser, il faut minimum 3 tours, puis un quatrième pour venir dans la gorge de serrage. Ensuite, on utilise la manivelle : dans un sens, elle serre rapidement ; et dans l’autre, elle serre encore, mais plus lentement (et plus fort). Attention à ne pas perdre la manivelle !! Plus d’info ici.
25 février 2021 (J-8 ou J-6 ?)

aujourd’hui j’ai appris :
sur un bateau, et particulièrement en eau de mer, la corrosion est un problème permanent. Quand on plonge deux métaux différents dans de l’eau, il se crée entre eux un courant électrique faible mais permanent, qui finit par ronger un des deux métaux… Et c’est encore pire avec de l’eau salée, qui est meilleure conductrice ! Alors sur tous les bateaux, on place un métal qui ne sert à rien d’autre qu’à être rongé à la place des autres : c’est l’anode sacrificielle. On la remplace régulièrement, lorsque le travail de sape est devenu trop important… Sur un bateau dont la coque entière est en aluminium, comme Zérø, c’est encore plus important : lorsqu’on le laisse au port pour une certaine durée, on plonge dans l’eau des anodes additionnelles pour éviter que la coque métallique finisse par être amincie… Plus d’info ici.
24 février 2021 (J-9 ou J-7 ?)

aujourd’hui j’ai appris :
un dernier noeud avant le départ, autant utilisé en marine qu’en grimpe, le noeud de pêcheur double. Il sert à raccorder deux bouts, soit pour faire une corde plus longue, mais le plus souvent c’est pour faire un anneau de corde.
S’il est réussi, il prend l’allure d’un « double x » comme sur la photo…
Pour s’entraîner : un tuto vidéos ici !
23 février 2021 (J-10)

aujourd’hui j’ai appris :
en mer, l’élément premier c’est le vent, il détermine souvent l’état de la mer, et la vitesse du bateau… Pour caractériser sa force, on utilise l’échelle de Beaufort (contrairement à l’allure francophone de ce terme, on le doit à un amiral britannique : sir Francis Beaufort).

Numérotée de 0 à 12, on peut distinguer plusieurs zones : en-dessous de 6, c’est plutôt des conditions « normales ». Force 7, c’est la limite : on parle de grand frais, et on commence à avoir un bulletin météo spécial (BMS). Force 8-9, c’est un coup de vent, force 10-11 c’est une tempête, et force 12 c’est un ouragan ! On peut détailler les effets sur terre et en mer : pour les curieux, vous trouverez tous les détails ici.
22 février 2021 (J-11)

aujourd’hui j’ai appris :
En Méditerranée, les ports sont souvent équipés d’un dispositif particulier d’amarrage au port : la pendille, qui permet un stationnement « cul à quai ». C’est un dispositif basé sur une longue chaine, posée au fond de l’eau, parallèlement au quai, mais située à quelques dizaines de mètres de celui-ci, et régulièrement relié au quai par des cordes transverses (les pendilles). Quand un bateau arrive, il s’amarre au quai par l’arrière, et à l’avant sur une pendille… Il faut alors l’attraper par le bout relié au quai, et la suivre tout le long pour remonter à la partie située sur l’avant du bateau (la bouée du dessin n’existe pas toujours)… C’est pas si facile à expliquer, alors rien ne vaut une vidéo !
21 février 2021 (J-12)

aujourd’hui j’ai appris :
encore un nœud : le nœud de chaise, ou nœud de bouline, est un nœud de boucle non coulant. Il a la particularité d’être facile à défaire, même après avoir subi une traction très forte ou après un resserrement dû au dessèchement du cordage. Un tuto : ici. (méthode traditionnelle) ou ici (une autre méthode que moi j’aime bien 😉 ). C’est un noeud très utilisé en escalade aussi !
20 février 2021 (J-13)

aujourd’hui j’ai appris :
la grand voile est la voile située en arrière du mat. Sur Zérø, elle n’est pas sur un enrouleur comme les voiles d’avant, ce qui signifie que pour la mettre en place, il faut la hisser de toute sa hauteur. On utilise pour cela la drisse : une corde attachée sur l’extrémité supérieure de la voile, qui passe par le haut du mat et que lon tire depuis le pont. Une fois cette drisse bien tendue, on peut tendre encore la voile (mais on le fait rarement) depuis le point d’amure qui est l’angle en bas de la voile, côté mat. Enfin, le point d’écoute est l’angle de la voile en bas, côté arrière. Le bas de la voile est attaché à la bôme.
Pour affaler (c’est à dire ranger) la grand voile, on largue la drisse lorsque la voile fasseye, et la voile tombe alors dans sa housse (il faut parfois l’aider avec un peu d’huile de coude !).
19 février 2021 (J-14)

aujourd’hui j’ai appris :
on me demande, dans l’oreillette, de parler de la position du vent par rapport au bateau, et de la position des voiles ad’hoc (rien à voir avec le Capitaine du même nom, qui n’officiait pas sur un voilier). Il faut distinguer plusieurs cas, selon que le vent vient sur le côté avant, sur le côté en travers, sur le côté en arrière, ou sur l’arrière complet du bateau. On parle respectivement de près, de travers, de largue ou de vent arrière. On peut raffiner en ajoutant une allure bon plein entre le près et le travers, et grand largue, entre le largue et le vent arrière, mais bon… On comprend aisément que le bateau n’avance pas « face au vent » : il est vent debout et la voile fasseye. De manière générale, on ne peut pas aller dans une direction inférieure à 45° du vent, et plus on est proche du vent, plus les voiles sont bordées (et les ecoutes tendues). Inversement, plus on abbat (c’est à dire qu’on s’éloigne du vent), plus les voiles sont choquées (ou relâchées). Abbatre signifie s’éloigner du vent, et loffer c’est remonter au vent.
Enfin, on notera que si le vent arrive de bâbord, on est bâbord amure, et si le vente vient de tribord, on est tribord amure. Dans ce dernier cas, on est privilégié par rapport à un voilier bâbord amure.
Un très bon résumé de tout cela est à lire ici.
17 février 2021 (J-16)

aujourd’hui j’ai appris :
l’ancre sur un voilier, c’est fondamental : ça permet de mouiller c’est à dire s’accrocher au fond, pour rester bien tranquillement dans un lieu idyllique 😉
L’ancre pèse environ 20 kg (de mémoire) sur Zérø, mais en fait c’est l’ensemble « ancre + chaîne » qui permet de maintenir le bateau bien garé. On pourra retenir que la longueur de chaîne à déployer est d’au moins 3 fois la profondeur (par exemple : 45 mètres de chaîne pour 15 mètres de fond). Il faut alors prévoir que le bateau peut bouger dans un cercle de rayon 45 mètres autour de l’ancre (et que donc rien d’autre ne doit s’y trouver : ni autre bateau, ni roche, ni haut fond…). Sur Zérø, l’ancre est montée ou descendue par un appareil électrique : le guindeau. Lorsqu’on remonte l’ancre, il faut faire attention sur la fin à aller lentement pour qu’elle se range proprement sur le davier, une sorte de rail métallique équipé d’une poulie (comme sur la photo). En Méditerranée, on apprend au permis qu’il faut bien vérifier que la chaîne reste propre (sans algues) pour éviter de propager les algues invasives d’un point à un autre.
Note : lorsque le vent tourne de 180° dans la nuit, il est possible que l’ancre se mettre à riper sur le fond, puisque la chaine ne tire plus dans le bon sens (ça sent le vécu, hein Philippe !)…
16 février 2021 (J-17)


aujourd’hui j’ai appris :
parlons des voiles d’avant : sur Zérø, si ma mémoire est bonne, il y a trois types de voiles d’avant. Deux sont en place en permanence, sur des étais à enrouleur (on peut les dérouler/enrouler à la demande, on les voit bien sur la photo ci-contre) : il s’agit du génois (celle qui est la plus en avant, qui est accrochée en haut du mât), et de la trinquette (celle juste en arrière, qui est accrochée aux 2/3 du mât). Le génois est la voile déployée en général, la trinquette le remplace lorsque le vent fraîchit (c’est à dire qu’il se renforce). Pour éviter que le mât ne fléchisse lorsque la trinquette est de sortie, il faut ajuster une corde qui tire sur le mât à partir du même point mais vers l’arrière : c’est la bastaque. Et il faudra la relâcher lorsque la trinquette sera enroulée…
Enfin, en vent arrière, on sort le spi (son nom complet est le spinakker), une énorme voile qui fait comme un ventre énorme sur le bateau 🙂
En temps normal, cette voile (qui atteint presque 200 m^2 sur Zérø) est stockée dans une sorte de chaussette géante, mise en vrac dans un sac frappé (attaché) sur le pont.
15 février 2021 (J-18)
aujourd’hui j’ai appris :
en mer, on oublie les kilomètres et les heures… les distances se mesurent en « milles marins » et les vitesses en « noeuds« . Mais d’où ça vient ?
Le tour de la Terre fait environ 40 000 km, et comme c’est un cercle, il est commode de s’y repérer angulairement en degrés : 360° font un tour complet, donc un degré à la surface de la Terre, c’est environ 40 000/360 = 111 km. Et comme ça reste assez grand, un découpe un degré en 60 « minutes d’angles » : donc une « minute d’angle » à la surface de la Terre, c’est environ 111/60 = 1,852 km = 1852 m. C’est ça qu’on appelle un « mille marin » : 1 nm = 1852 m (nm c’est pour nautical mille). Au passage, s’il faut 360 degrés pour faire un tour complet, ça correspond donc à 60×360=21600 minutes d’angle !
Quand à la vitesse, on la mesure en noeuds : 1 noeud, c’est juste un mille marin par heure. Donc 1 nd = 1,852 km/h.
Attention, toutefois, les profondeurs restent mesurées en mètres, et sur les voies d’eau intérieures (rivières et fleuves), les vitesses restent en km/h… allez comprendre !
14 février 2021 (J-19)
aujourd’hui j’ai appris :
au port en particulier, mais aussi à chaque fois que la coque s’approche d’un obstacle potentiel, il convient de sortir les pare-battage (pare-bat’). Ce sont des boudins en plastique, gonflés d’air, souvent cylindriques, parfois ronds. Ils s’attachent aux filières (le filin métallique tendu autour du pont), et doivent pouvoir être réglés en hauteur pour s’adapter à l’obstacle (souvent le quai). Pour cela, on utilise souvent un noeud de cabestan (c’est le troisième et dernier noeud essentiel à connaitre) : un tuto ici.
12 février 2021 (J-21)

aujourd’hui j’ai appris :
la hauteur d’eau nécessaire pour que le bateau ne touche pas le fond est le tirant d’eau (c’est la hauteur entre la ligne de flottaison et le bas de la quille). Pour avoir un peu de marge, on rajoute toujours un pied de pilote : c’est la hauteur minimale d’eau libre sous la quille qui garantit qu’on ne s’échouera pas ! Sur Zérø, le tirant d’eau est de l’ordre de 1m50, il est sans doute raisonnable d’y ajouter un pied de pilote d’au moins 50 à 100 cm…
10 février 2021 (J-23)

aujourd’hui j’ai appris :
en mer, les côtés se nomment bâbord pour la gauche (feu de couleur rouge) et tribord pour la droite (feu de couleur verte). Certains utilisent comme moyen mnémotechnique le mot BATTERIE (ba– à ba-bord et -tterie à tri-bord). En mer, tout va bien si les bâteaux se croisent « bâbord sur bâbord » (rouge sur rouge, rien ne bouge) ou « tribord sur tribord » (vert sur vert, tout est clair) ; mais vigilance si les couleurs sont différentes !
Au port, les couleurs des feux (fixes) correspondent au sens de retour au port. Pour en partir, si vous avez bien suivi, on laissera donc le feu rouge sur tribord (et le vert sur bâbord).
9 février 2021 (J-24)

aujourd’hui j’ai appris :
avant d’appareiller (= quitter le port), il faut faire les pleins. Plein d’eau douce (2 réservoirs sur Zérø + plusieurs gros bidons) ; plein de gasoil (attention à ne pas se tromper de bouchon avec l’eau douce !). Les orifices de remplissage d’eau et de gasoil sont intégrés au pont, on les appelle les nables (on dit une nable).
Il faut aussi vérifier les bouteilles de gaz pour la cuisine, l’essence pour l’annexe et faire l’avitaillement en nourriture !
8 février 2021 (J-25)

aujourd’hui j’ai appris :
Toujours sur les noeuds qui servent au port, pour « frapper » les amarres (« frapper » cela signifier attacher) : si on doit frapper l’amarre sur un taquet, on ne parle pas de noeud, mais on dira « tourner l’amarre au taquet ». Voici ce que ça donne : un tour mort, un huit et une demi-clé (en tuto). Normalement, ce noeud peut se défaire facilement, même s’il a été fortement souqué (=serré) ou que l’amarre est mouillée (ce qui a généralement pour effet de bloquer un noeud).
7 février 2021 (J-26)
aujourd’hui j’ai appris :
Quand on est à quai, même si le côté bucolique n’y est pas toujours, on a toutefois l’avantage d’avoir du courant (donc le frigo fait du froid, on peut recharger les appareils, etc.) et de l’eau douce sans limite. En mer, ce sera une autre histoire : il faudra économiser l’énergie et l’eau douce !
6 février 2021 (J-27)

aujourd’hui j’ai appris :
« Un tour mort et deux demi-clés n’ont jamais lâché ! »
Un tour mort et deux demi-clés : c’est le nœud le plus simple, le plus rapide et qui sort de toutes les situations. S’il faut en connaître qu’un, c’est celui-là ! Deux tutos pour vous exercer :
Mes Noeuds
ou bien
bateaux.com
5 février 2021 (J-28)
aujourd’hui j’ai appris :
le cordage qui retient le bateau à quai peut s’appeler une amarre, une haussière, une garde (avant ou arrière), un traversier (s’il est au milieu du bateau). Passé en simple ou en double entre le bateau et le quai, les nœuds associés sont souvent le nœud de chaise, ou bien un tour mort et deux demi-clés, ou encore un nœud au taquet (tour mort, huit et demi-clé).